VEF Blog

A quelques centaines de kilomètres de là, des bus bondés d’indiens et autres spécimens appelés « gaura » (comprendre, à la peau claire) déversaient leur contenu dans la tranquille petite ville de Pushkar au Rajasthan.

Ce phénomène para-normal semble se répéter depuis plusieurs années tant la Pushkar – Mela est connue et appréciée ! Il s’agit de la plus grande foire animale d’Inde où, selon les guides, quelques 900 000 chameaux, équins et ovins sont exhibitionnés, en attente d’être vendus ou échangés.

La tranquille Pushkar se transforme en Hub touristique pour 8jours, accueillant jusqu’à 150 000 touristes. Les hôtels fleurissent, les arnaques aussi, les prix peuvent être multipliés par 10, les boutiques d’ « artisanat » rajasthani s’épanouissent jusqu’à se chevaucher les unes les autres… Bref, tout le monde est heureux. Seul le lac tire encore la gueule, et reste désespérément vide.

Ne restant à la traîne, la totalité des expats de Delhi s’est donnée rendez vous pour l’occasion. Nous étions un sympathique petit groupe de 30, sans compter les français d’Hudson Lane (nos colloc et voisins) et les 12 américains de St Stephens. Autant dire que pour se retrouver, du moins autrement que par hasard, ce n’était pas facile ! Entre ceux qui dormaient jusqu’à 13h, ceux qui se levaient à 04h pour le lever du soleil sur le temple, ceux qui voulaient voir les activités (débiles) organisées pour les touristes (concours de la plus grande moustache, du plus beau turban, du nombre de gens que l’on peut faire monter sur un chameau, course de femme avec un pot d’eau sur la tête, et j’en passe et des meilleures), ceux qui voulaient faire un safari dans le désert, ceux qui voulaient juste quelques minutes de balade parce qu’ils avaient le mal de mer, ceux qui voulaient faire un tour de grande roue… Et par-dessus tout, Colin voulait absolument acheter un dauphin.

Un peu de shopping, quelques balades, des restau où on ne voyait pas le bout de la table, et SURTOUT, un safari dans le désert.

Ce fut assez laborieux de réserver pour 29personnes, car une fois tout le monde mit d’accord, le safari que nous voulions nous était passé sous le nez. Qu’à cela ne tienne, nous en avons cherché un autre, à minuit le vendredi soir et pour le lendemain. C’est finalement l’hôtel où logeaient la plupart d’entre nous qui nous a organisé ce que nous demandions.

Nous sommes partis avec une bonne heure de retard le Samedi soir, manquant ainsi le coucher du soleil, et avons fait une heure de balade avant de nous arrêter pour camper dans le désert, à 2km de la ville. Notre sang de rebelle n’a fait qu’un tour, et nous avons appelé le gérant pour nous plaindre de maltraitance. Il nous a raccroché au nez. Après avoir pestiféré tout ce que l’on pouvait, nous avons entendu l’appel défendu d’une bouteille de whisky ouverte en plein désert et avons accouru autour du feu (en crottes de chameau, si si ! ).

Cernant rapidement les hurluberlus qu’ils avaient emmené, les chameaux-wallas (ou les chameliers) nous ont proposé de nous emmener dans un Wine & Beer shop (au passage, rappelons que tout alcool et viande sont interdits à Pushkar). Nous pouvions aussi, moyennant paiement toujours, avoir des special lassi (bhang lassi et space cake font commerce à Pushkar puisque l’alcool y est interdit).   

Ainsi, deux d’entre nous, de valeureux hollandais, sont partis sur les motos de deux chameaux-wallas au péril de leur vie (véridique, il s’est avéré que les conducteurs étaient bourrés et que nos amis ont eu très peur), pour revenir avec 28 bières, vodka et whisky.  

J’ai pu initier l’Europe et l’Afrique à la pratique du Chochol (en massacrant les règles bien sûr), ils s’en portent bien.

Peu à peu, chacun est parti dormir sous l'unique tente, sauf les quelques vaillants qui se sont endormis autour du feu et sont repartis, à pied le lendemain.

Théo,sort de ces corps !

Le matin, au lieu des trois heures de balade promises, nous avons été gentiment ramenés à l’hôtel, où nous sommes allés porter plainte.

L’Europe et l’Afrique du Sud se sont révélés bien plus vindicatifs que les Etats Unis. Nous avons eu gain de cause, et avons récupéré le quart de ce que nous avions payé. Une victoire longue et difficile, qui a même nécessité l’intervention de la police (Marjolaine ayant frappé le salaud qui me reluquait) !