A peine avons nous quitté le Sri Lanka (où les tamouls se font opprimer) que nous arrivons en Inde pour les retrouver, au Tamil Nadu « le plus indien des états indien » comme dirait certains confrères IEPiens : conservateurs et traditionnels, les tamouls sont qualifiés de « fermiers réactionnaires idolâtrant des politiciens - stars de cinéma » par leurs confrères indiens du nord. Il est vrai que des affiches géantes de stars de cinéma devenus politiciens couvrent les rues, et ici plus qu’ailleurs la politique est ultra-personnifiée ; tandis qu'au niveau des moeurs, le jean n’est pas encore très à la mode.
Tellement que l’on n’a pas envie de s’attarder dans sa capitale, Chennai (anciennement Madras), ce que nous ont confirmé certains IEPiens rencontrés au Sri Lanka (je vous l’ai dit ce fut la saison des rencontres) et étudiants à Chennai.
Direction Mamallapuram, baignée par les eaux du golfe du Bengale et abritant quelques temples hindous de 1er ordre. Malheureusement ce maudit cyclone qui nous avait suivi durant notre périple au Sri Lanka se représente aux portes de la ville, avec comme résultat des pluies torrentielles pendant deux jours.
Finalement le choc à Mahabalipuram fut la présence massive de touristes, assez bizarre étant donné qu’il faisait un temps de chien et qu’en 1 journée on a à peu près tout vu…Enfin même si il faut négocier deux fois plus pour avoir une chambre double à 350roupies, les touristes ça a aussi du bon, car on fait des rencontres: un Allemand qui venait d’acheter un Vishnou géant à 2000eur,une Française qui nous a convaincu que la Birmanie serait notre prochaine destination et pour la route une Suisse de 72 ans, baroudeuse dans l’âme, avec qui nous décidons – après une visite rapide et incontournable des temples – de nous enfuir vers le sud et Pondichéry, capitale des Indes françaises, ou plutôt de ce qu’il en restait…
L’héritage culturel le plus important laissé par près de 300ans de présence française reste bien sûr les…boulangeries et autres endroits remplis de délices gustatifs. Pour un français qui vit à Delhi depuis 6 mois,immense soulagement de pouvoir manger un bœuf bourguignon, des croissants, du camembert avec une bonne baguette… bref des choses assez banales somme toute mais qui ont leur importance pour nos petits estomacs français !
Pondichéry, l’occasion également de retrouver encore et toujours la communauté IEPienne, représentée par Céline, Elizabeth et Justine. Outre la soirée pour célébrer le départ de Céline, Pondy fut l’occasion de rendre hommage à Dupleix et de se croire (un peu) dans une vieille et désuète station balnéaire de la France des années 50.
Nous restons dans un monde européen en allant visiter Auroville, une cité délirante voulue par « la Mère », française et femme de SriAurobindo, lui - même intellectuel bengali promoteur d’un renouveau de l’hindouisme, en 1968… Le décor est placé, et la « ville de l’Aurore » est aujourd’hui plus une destination touristique pour les cars d’indiens qu’un lieu de paix et de médiation appartenant à l’humanité. Auroville c’est une sorte de colonialisme version New Age, ou des hippies repentis exploitent les tamouls et profitent de la douceur de vivre pour s’aménager des villas de nantis dans la jungle…le rêve a un peu été détourné mais pour sauver les apparences le Matrimandir est là, symbole d’une ville spirituelle et utopique, lieu de méditation…
Nous délaissons les utopistes et après moult péripéties et autres aventures, notre prochaine escale au Tamil Nadu est Madurai, capitale spirituelle du Sud, âme de l’hindouisme et de l’Inde religieuse. Un retour au réel en quelque sorte.
Ici c’est l'atmosphère des poojas (cérémonies religieuses) qui est omniprésente, où aux hindous « classiques », la présence des dévots d’Ayappa – tout de noir vêtus et allant en pèlerinage à Sabarimala dans le Kerala voisin – ajoute une touche « opus dei hindou » à l’ensemble.
Nous retrouvons ces pèlerins noirs à Kanyakumari, notre dernière étape avant les plages du Kerala, et lieu de rencontre des eaux du Golfe du Bengale, de la mer d’Oman et de l’Océan Indien. Sacré pour les hindous, il l’est aussi pour moi puisque c’est la que se trouve le Cap Comorin qui marque l’extrémité sud de l’Inde. Un voyageur jusqu’au-boutiste ne pouvait manquer ça, pour compléter le tour de l’Inde du Nord au Sud !
Commentaires
Tiens, on dirait que Guillaume a ré-investi dans un appareil Reflex numérique ! Cool !
Trop sublime la statue de Dupleix!
vas y vas y fais tes investigations et trouve nous les meilleures boulangeries de Delhi, chose autrement plus difficile qu'a Pondy ! lol Welcome home !
Hey, ca fait plaisir de voir des photos d'endroits familiers...et vu ta fabuleuse description des boulangeries de pondy, tu vas m'inspirer un petit article sur baker street, pour la rubrique tourisme de aujourd'hui l'inde
bon le retour dans le froid a dû être un choc, en tt cas ça l'était pour moi ....
Le guide de Lonely Planet te laisse sa place! Bisous d' une fan de GG made in India