C’est la fête des couleurs, l’annonce du printemps, et pour faire court, la plus grande fête de l’année avec Diwali, la fête des Lumières et Nouvel An hindou en Octobre.
Depuis quelques jours, les choses se préparent. Des boutiques de fortune vendent des armes de toutes sortes dans la rue, et l’acheteur est souvent un enfant dont la taille est généralement inférieure à celle de l’arme achetée. Quelques attaques isolées, sans conséquences majeures, ont eu lieu et nous faisons nos courses en rasant les murs…
Mais hier soir, ils ont allumé les feux, c’était le signe, le déclencheur. Comme tous les soirs, les hauts parleurs crachaient à nos fenêtres leurs paroles inconnues et incomprises. Mais les bruits se sont faits plus fort, et les voix se sont multipliées et le quartier de Single Story s’est animé. Nous sommes habitués à l’animation, c’est la saison des mariages depuis bientôt 3mois, mais cette fois, c’était différent.
Nous étions à peine réveillés ce matin, quand un jeune garçon inconnu, la figure et les habits peinturlurés, a fait irruption sur notre balcon. Guillaume est allé voir de quoi il s’agissait et j’ai entendu « Sister,sister ! ». Ma première réaction a été de me cacher, il faut dire qu’on nous a tellement mis en garde sur la dangerosité de l’évènement pour les filles ! Bref, Guillaume me pressant, j’ai fini par faire irruption sur le balcon. Le garçon s’est alors jeté à mes pieds, et est resté quelques secondes, sa tête posée sur mes chaussettes, propres, avant de nous remercier et de repartir en courant. Il semblait sous l’emprise de l’alcool, ou peut être avait il simplement bu un peu trop de bhang, légalisé partout aujourd’hui. Cet évènement, le premier de la sorte, nous a mis en alerte.
Quand nous sommes sortis aujourd’hui nous avons ressenti dès nos premiers pas une tension palpable. La rue semblait être le théâtre d’une guerre civile, des groupes de jeunes hommes étaient embusqués à tous les balcons, tandis que les femmes se terraient derrière les fenêtres, jetant de rapides coup d’œil sur le champ pour évaluer la position des leurs. Nos propriétaires nous avaient mis en garde, et c’est avec appréhension qu’ils nous ont vus partir en milieu de matinée.
Malgré la présence de notre ami Praveen venu nous chercher à notre domicile, nous avions essuyé plus d’une dizaine d’attaque avant d’atteindre le cœur du quartier, à moins de 50mètres. Nous réfléchissions à comment riposter ou comment nous protéger, quand ils nous ont eu, en plein dans le mille, 5personnes touchées.
L’atmosphère était troublante. Non seulementil y avait ces embuscades, ces hommes perchés sur les toits ou accroupis derrière les balcons, attendant qu’une cible se présente ; il y avait ces passants pressés, qui nous jaugeaient du coin de l’œil, se demandant peut être ce que nous faisions là, ce que nous cherchions… Mais il y en avait d’autres, ces quelques uns qui se sont avancés vers nous et nous ont abondamment tartinés de poudres colorées sur le visage et les cheveux en nous lançant un joyeux et débonnaire « Happy Holi ! ».
Alors absolument trempés et n’ayant déjà plus qu’une parcelle réduite de peau visible derrière ces couleurs, nous nous sommes pris au jeu. Nous n’avons plus sursauté* devant ces soudaines cascades de flottes nous tombant dessus (souvent l’œuvre d’une maîtresse de maison ou d’un de ses jeunes enfants remplissant des seaux entiers pour le plaisir de nous les déverser dessus), et pire, nous nous sommes armés en poudres de toutes les couleurs. Nous avons commencé à lancer quantité de « Shub Holi » accompagnés du traditionnel bain de couleurs sur la tête des passants, et sommes arrivés plus colorés que jamais chez notre ami.
Je suis restée terrée dans cette cachette, sous l’œil bienveillant de la maman de Praveen, pendant que lui-même et Guillaume étaient allés là où sont les mecs, L’AUBERGE ! C’est l’endroit** oùle bhang est préparé dans d’énormes marmites de sorciers et distribué généreusement à tous. Pendant ce temps, Bruno et moi étions gavés de nourriture « special Holi »***, et quand Bruno faisait de téméraires sorties dans la rue, j’étais ramenée aux grilles de la « colonie» par la maman attentive et je devais me contenter de regarder passer dans la rue les hordes de jeunes aux couleurs démoniaques et armés de tambours. Nous étions du côté des hostel de filles, et les policiers étaient particulièrement nombreux pour ne pas qu’ily ait de débordement. Les filles en effet, étaient enfermées à clé dans leur hostel, tandis que les garçons s’amassaient en nombre devant leur grille pour leur lancer tour à tour fleurs et insanités.
Avec le retour de Guillaume et un dernier, rapide, tour dans DU (notre campus) où la fête s’épuisait, nous nous sommes rendus à JNU, l’autre campus majeur de Delhi, où les festivités pour Holi sont particulièrement reconnues.
Pour le coup, le nombre d’étudiants au mètre carré avait explosé ! Et avec lui, celui de filles présentes. Ici, pas de flics en vue, mais des groupes mixtes, et des filles seules, aussi bhangisées que les hommes, aussi peinturlurées, et apparemment bien en vie .C’était presque décevant, trop facile. Le nombre de participants aussi avait explosé, touchant jusqu’aux gardes en uniforme à l’entrée. Ils étaient partout, souvent sous forme de déchets en décomposition agonisant sur les trottoirs, formes plus véritablement humaines, ou en tout cas, pas dans la couleur. Mais parfois bien vivant, ils se lançaient des « Happy Holi » dans toutes les langues, allaient manger, discutaient, essayaient de reconnaître leurs pairs sous la couche de boue et de couleurs mélangées.
Guillaume a même reconnu Florence, alors que l’ayant en face de moi, il m’a fallu une bonne minute pour discerner les traits familiers. Ici aussi, la fête touchait à sa fin, mais le campus, beaucoup plus isolé, était aussi beaucoup plus vivant. Nous avons retrouvé les nôtres, ceux du Campus Nord venu émigrer pour l’occasion, et les réguliers de JNU, autres français de Sciences Po, et faisant pâle figure devant eux, nous avons tôt fait de nous peindre davantage (car c’est véritablement ce que nous devenions, des tableaux mouvants).
En fin d’après midi, alors que les derniers spécimens valides rejoignaient les autres sur les trottoirs et que d'autres encore commençaient à se laver, nous sommes rentrés « chez nous », faisant figure d’extra-terrestre dans un métro où la vie avait repris normalement son cours…
* Enfin moi si, beaucoup, car les histoires que j’ai entendu depuis dès jours, sur les femmes se faisant violer et découper en morceaux avant d’être mangées pour leurs pouvoirs si elles avaient l’audace de sortir ce jour là, avaient fait leur effet sur la pauvre et fragile personne que je suis.
**Absolument interdit aux femmes, car « c’est peut être un peu dangereux pour Brunelle »
***Parfumée au cannabis donc.
Commentaires
très beau site..merci..continuez ainsi.
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Holi !!
C’est la fête des couleurs, l’annonce du printemps, et pour faire court, la plus grande fête de l’année avec Diwali, la fête des Lumières et Nouvel An hindou en Octobre.
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vraiment sympa votre site. merci pour ces infos
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combien ta chemise Brunelle 450 roupies?
ah 450 euros !on se voit en juillet pour marchander,ça prendra le temps qu'il faut...
pour Guillaume ça sera plus facile ,on lui fera boire du rouge il lachera tout!
Grands gosses, on aime encore joue avec la boue et la peinture à pleines mains ! Nous, on appelle ça du paint-ball, en plus évolué et plus cher ! Je trouve que le rouge sied très bien à Guillaume : pas d'excès tout de même !
Trooop bien Effectivement je reconnais mal Florence !!!
Enooorme! ^^
ça a l'air légèrement plus rock'n'roll que hum Pâques par ex... ;-)
Moi j'ai trouvé ça plutôt génial ! Enfin, particulier, mais bon, on est en Inde depuis assez longtemps pour que presque plus rien ne nous étonne !
Et puis la signification derrière tout ça est importante : en colorant les gens de telle façon, on efface aussi les différences sociales le temps d'une journée et les séparations de castes sont oubliées...
hello !!
oulala.. fait pas bon vivre là bas..
bonne aprem et bon début de semaine..
jean claude..