Les Cochons d'Inde

Retour à notre petit train-train quotidien : après deux semaines et demi de squattage intensif, notre intrus nommée Vérèna a décidé de nous quitter (sans oublier de nous laisser des complications financières sur le dos ;)) pour retourner dans son petit pays où les rickshaws sont gentils et où les gens rendent la monnaie (des coquillages ressemblant vaguement à des dollars...), le Cambodge of course !

Un petit retour sur évenements s'impose pour mieux comprendre les deux semaines de folie que nous avons passés ! Quand on a des vacances, c'est qui qu'on va voir ? Guigui et Bibi bien sûr ! Notre petite Vérèna débarque donc fin août pour un séjour de 2 semaines dans notre belle petite ville, endroit parfait s'il en est pour se reposer au calme, loin de l'agitation et du chaos de toutes ces villes asiatiques :).

Le programme de la journée-type est plutot chargé puisque nous allons courageusement en cours dès 9h30, notre vacancière émerge juste à temps pour le repas de midi (à 15h), et après moults hésitations, nous décollons de l'appart vers 17h, notre journée peut commencer !!! 

Finalement, ces deux semaines sont passées trèèès vite ... Entre les sorties à Delhi, au Taj Mahal (une des deux personnes mystères sur les photos) et à Dharamsala !

Dans notre quête de l'absolue spiritualité, quoi de mieux que de rendre visite à his holiness the dalaï-lama ? Dharamsala est le rendez-vous des tibétains (un peu omniprésents, je me demande pourquoi ils ne rentrent pas chez eux ???), et un lieu de méditation par excellence.

Bonne idée de méditer car les entourloupes sont légions (j'en connais une qui a piqué quelques crises, heureusement que le pancake au sirop d'érable est là ... à moins que ce ne soient des pâtes 4 fromages ;) ) mais bon, de là à passer 10 heures par jour pendant 5 jours enfermés pour trouver son nirvana comme l'ont fait les deux englishs rencontrés en chemin [ rencontre épique au cinéma du coin devant "Brüno", dans la salle la plus miteuse et poisseuse d'Inde ], non merci !

En fait nous étions plutôt là pour trekker, ou du moins trouver un bonheur purement montagnard : lacs, cascades, sommets enneigés... Mission presque accomplie !!

Et c'est là que nous avons découverts une autre Vérèna, la meneuse d'hommes, intrépide et amie des bêtes [une gentille meute nous a servit de guide durant notre ascension] qui sans vaciller nous a mené vers notre graal : Scout toujours !

Presque car l'état du lac est assez peu propice à une baignade, tout juste bon pour un petit tour de pédalo dans la boue !

  Deux semaines intenses et géniales, pour refaire le plein d'énergie : reviens-nous vite !!! (meme si on te martyrise avec un humour au 12ème degré, on t'adore !! [non je ne suis pas niais, juste sincère] ).

Kraab thvaaye bangkom lea !! 

Que faire d'immanquable pas loin de Delhi quand on a trois jours devant nous ? Le monument le plus célèbre au monde, que nous petits touristes en herbe avions soigneusement évité : trop Banal le Mahal !

Enfin cette fois-ci nous n'y coupons pas et c'est parti pour Agra, ville recelant des splendeurs sans pareilles ... et surtout d'indiens très collants ! 

En fait  il est même clair qu'on ne va à Agra que pour le Taj (et quelques autres amuses-gueules en tous genres) car sinon, on est loin des milles et une nuits : rickshaw-wallas encore plus agressifs qu'ailleurs, racollage de guesthouse omniprésent et ambiance générale morose ...

Mais heureusement the symbol de "incredible India" nous fait tout oublier, et les photos parlent d'elles même (je sais, on l'a déja tous vu 100 fois sauf que là c'est pour de vrai ;) )

              Notre beauté sublime cet édifice, qui est, somme toute, assez banal !

Après tant de magnificence, il ne nous reste plus qu'à nous pendre sur les remparts du fort rouge...

 Ou à contempler la merveille une dernière fois...

Un banana lassi, une bonne nuit de sommeil et nous voila repartis pour un tour ! Direction Fatehpur Sikri, ville fantôme, ancienne résidence impériale du Grand Moghol Akbar dont la présence habite encore cette citadelle dominant la campagne alentour ...

Enfin, direction notre dernière étape... un parc aux oiseaux ! Chouette alors ! Les merles et les corbeaux vont s'en donner à coeur joie !

Etape incontournable en cette saison car période de la chasse à la galinette cendrée !! L'astuce est de s'approcher de la bête en douceur, en imitant le cri du male en rut et furtivement... couic !

Le parc est en danger à cause de ces battues ou les chasseurs du bouche au noix font un véritable carnage (2009 année record avec 4278 bestiots abattus) ! Vive le gibier !! 

L'attente du train pour le retour fut éprouvante : épiés de toutes parts par les indiens en chaleur, nous avons formé un cercle de défense imparable jusqu'à ce que la foule en délire soit dispersée par la brigade de protection des touristes affolés :)

On nous avait dit, en Inde, la misère, la pauvreté, et les traditions sont partout, mais vous verrez aussi des coins de modernité comme nul part au monde. L'exemple qui ressortait toujours? Gurgaon. Ville satellite de Delhi, souvent surnommée The Millenium City ou donnée comme The BPO Capital of the World, elle se veut LA vitrine moderne de l'Inde par excellence. 

Restés à Delhi en attendant l'arrivée de Véréna, Guillaume et moi avons décidé de voir ce qu'il en était réellement...

Pour cela, nous avons bravé sans sourciller un premier désagrément, comme il y en a souvent ici : impossible de trouver les bus pour Gurgaon, à Karol Bagh comme indiqué sur internet. Après avoir tourné une heure autour des arrêts de bus du quartier, nous sommes revenus vers CP - Connaught Place pour les non-initiés, LE centre de Delhi- et nous sommes renseignés - honte suprême - à l'office du tourisme.

Vers midi, finalement, nous atteignons Gurgaon. Déception : on s'attendait à Dubaï, enfin, celui des photos, et on se retrouve ... en Inde.

Ca ressemble, et pour cause, à une ville en pleine construction. Des terrains vagues avec les chiens, les vaches et les gamins qui jouent dans la poussière, les vélos-rickshaws qui attendent d'éventuels clients au bord de l'énorme artère principale qui coupe la ville en 2. Quand on lève la tête, ce sont des immeubles à la Disney, tout en tourelles et petites fenêtres ciselées et puis enfin, ce pourquoi on est là : les MALL.

Il y en a partout ! C'est l'anarchie, ces îlots de Westernization font vraiment tâche dans le décor, comme une blague cynique à l'égard des gens qui dorment sur les trottoirs... Ca gâche pas mal du plaisir que l'on a à se balader dedans, à se sentir de retour chez nous, au paradis du consommateur. Sauf qu'ici le consommateur est rare, ou blanc. Voire les deux.    

 Alors que maman attaquait son trek, un lundi de bonne heure, j'appliquais le fameux dicton selon lequel la revanche est un plat qui se mange froid.

Certains se souviennent d'une randonnée malheureuse sur les flancs de la Ste Victoire, la veille du gala de l'IEP ... Je ne m'étendrais pas plus sur le sujet, mon honneur s'y oppose.

Trois mois plus tard, presqu'exactement, Guillaume et moi repoussions notre départ pour Delhi et prenions la route du Stok Kangri, un des plus hauts sommets du Ladakh, culminant à 6200m.

Certes, je ne suis pas allée jusqu'en haut, mais 8h de trek entre 3600 et 4500m d'altitude ont lavé mon humiliation précédente ....

Autre défi de la journée : la seconde route la plus haute du monde, reliant Leh à Manali en 17h, plus une piste qu'une route d'ailleurs, mais véritablement fabuleuse.

Départ à 1h du matin, dans une Scorpio Mahindra - Renault ici -, la même voiture que celle qu'utilise le Dalaï Lama ! Faut dire que vu le trajet, on voulait être bien installés !

On a pas regretté notre choix de luxe lors de la traversée du dernier col, sous la pluie, dans la boue, surtout en voyant les camions couchés au bord du vide...

Si nous sommes arrivés relativement en forme à Manali - où j'ai pu cueillir du cannabis dans la rue, juste pour dire que je l'ai fait parce que je trouve ça kiffant.

Par contre, nous avions omis qu'il fallait 17h encore pour rejoindre Delhi, cette fois en bus ordinaire, c'est à dire une boite de conserve avec des planches en bois... Je me suis faite reluquer le mollet pendant tout le trajet, curieux. Guillaume, lui, ne peut toujours pas s'assoir.  

Dimanche 16 Août, après que les dernières formalités du trek de maman aient été discutées - durée du trek, parcours, autres marcheurs ou en fait plutot un seul, Christlieb, un avocat allemand spécialiste de la propriété intellectuelle - nous avons décidé de nous offrir une journée de rafting !

L’occasion nous avait échappé 3 semaines plus tôt alors que nous étions à Rishikesh à cause de la mousson, et nous étions toujours aussi motivés ! A noter que ni Guillaume ni moi n’en avions encore jamais fais… Nous avons donc demander à Tsering, de l’agence de trek, de nous organiser une belle virée ! Il nous proposa de faire du raft sur l’Indus, assez tranquille, dans un environnement sympa, ou alors, un niveau 3, sur le Zanskar, et dans un décor bien plus envoutant. C’est donc sans hésiter que nous avons choisi la seconde solution !

Nous sommes partis un peu après 8h du matin, jusqu’au village de Chilling, à 30km en amont de la rencontre entre l’Indus et le Zanskar.

 Pendant les 45dernières minutes de route, nous avons longé cette fameuse portion où nous allions faire du rafting, et j’avoue que je n’étais vraiment pas rassurée ! Pendant quelques minutes, j’ai même hésité à rester dans la Jeep…

Sur place, nous avons retrouvé un groupe d’israéliens et un groupe d’indiens, adorables. Nous étions assez pour former 4 équipes de 7 à 9personnes. Les guides étaient très rassurants – surtout celui qui m’a assuré que ce parcours était le 3^ème le plus difficile au monde – et nous ont – trop – longuement expliqué les consignes.

Harnachés pour l’expédition – combinaison car l’eau descendant directement des glaciers est un peu fraîche même en plein été, casque, gilet de sauvetage – nous avons pris place dans nos véhicules, et nous sommes lancés pour plus de 30km de descente !

 C’était finalement moins impressionnant que ça en avait l’air. Nous étions un bon groupe sur le bateau – c’est ce qu’on a conclu en voyant que sur les autres bateaux il y avait eu pas mal d’abandons, de chutes ou de personnes trop fatiguées pour pagayer -, motivés et pas très peureux. Il y avait beaucoup d’eau et le guide était vraiment super – beau comme un dieuavec ça, c’est entraînant …

Au bout d’une heure et demi, le ciel s’est couvert et il s’est brusquement mis à pleuvoir – avec orage, tonnerre, éclair et même grêle ! On a commencé à regretter notre entrain précédent … De plus en plus fatigués, il devenait parfois difficile de se sortir des rapides – cercle vicieux car, moins tu t’en sors, plus ton bateau fait résistance à l’eau, et plus il est difficile d’en sortir ! Nous avons fini par nous accorder une petit pause, le temps que se calment les éléments, puis sommes repartis, sous un ciel plus clément pour engloutir les 10kilomètres restants .

Une expérience sportive comme on en avait pas eu depuis notre arrivée !